Syndicat mixte EDENN : programme d’actions visant à réduire les pollutions d’origine agricole – Intervention de Nicolas Martin


 
L’Europe s’est donné pour objectif d’atteindre un « bon » état de la qualité de l’eau, sur l’ensemble du territoire européen, à horizon…2015. Pour vous donner une idée de l’endroit où on se trouve aujourd’hui en 2020, l’état écologique des masses d’eau sur Nantes Métropole est soit moyen, soit médiocre, soit très mauvais.
C’est une catastrophe. Personne n’en parle, mais c’est une catastrophe pour la biodiversité et pour la santé des citoyen.ne.s en amont et en aval des cours d’eau. Et on ne parle pas que de poissons et de plantes aquatiques ici, car on sait que l’eau s’infiltre partout : dans notre alimentation, dans notre corps, dans notre environnement. C’est un enjeu environnemental, mais aussi et surtout un enjeu de santé publique.
Quelle est une des principales causes de cette pollution de l’eau ? L’agriculture, et notamment l’agriculture conventionnelle et l’usage des pesticides en amont du bassin versant, qui s’écoule ensuite sur un territoire très peuplé en aval.
Changer l’agriculture, c’est donc le premier levier pour améliorer la qualité de l’eau, la qualité de l’air et des sols. C’est ici que l’EDENN agit, à travers son volet agricole.
Le volet agricole de l’EDENN c’est quoi ? C’est plus de bio et moins de pesticides, du bassin versant jusqu’à dans nos assiettes.
Le programme d’actions agricole de l’EDENN est une belle victoire, pour l’environnement et pour la santé. On va accélérer le passage en bio des agriculteurs locaux dans une démarche positive, qui ne les met pas en difficulté mais les accompagne au mieux dans cette transition  qu’on sait difficile quand on est enfermé, et souvent endetté, dans un système d’agriculture conventionnelle.
130 pré-diagnostics sont prévus ! On voit bien que les agriculteurs et agricultrices sont volontaires : si les aides et l’accompagnement nécessaires sont mis en place pour sécuriser les parcours de transition, les mains se lèvent en nombre. C’est l’occasion aussi, pour la métropole, de trouver de nouvelles sources d’approvisionnement alimentaire en bio et en circuit-court.
Pour tout cela, des moyens doivent être mis sur la table. Les organismes publics comme l’EDENN, qui se basent sur des périmètres naturels et dépassent les frontières administratives, sont les plus à même de prendre en main les politiques de prévention et de réparation de la terre et du vivant. Le bassin versant est la seule échelle pertinente pour agir sur la qualité de l’eau mais aussi sur la régulation les flux.
Nous continuons à soutenir que plus de moyens et plus de compétences doivent être transférées à ces organismes, qui sont les meilleurs acteurs de la coopération des territoires face aux crises environnementales et climatiques.
Parlons aussi des risques inondations : je pense à la compétence GEMAPI dont nous avons parlé tout à l’heure : elle doit aussi être transférée à l’EDENN ; les communautés de communes du Maine et Loire l’ont fait.
Et plus globalement, pourquoi refuser de mener des études sur les risques inondations du bassin versant ? Ce sont aujourd’hui des choix financiers de court terme qui sont privilégiés, très bien, mais il faudra ensuite assumer les coûts et les conséquences juridiques des inondations sur le long terme…
Nous avons un outil formidable et pertinent, donnons-lui les moyens d’agir.