Madame le Maire, cher.e.s collègues,
Dans cette période de confinement, nous ressentons profondément ce qui est essentiel dans notre quotidien : l’amour de nos proches, avoir un toit sur la tête, pouvoir se nourrir. Nous ressentons aussi profondément ce qui nous manque. Se réunir entre amis dans un bar, écouter un concert, aller au cinéma, voir des spectacles… L’accès à la culture dans des lieux de partage nous fait cruellement défaut.
La crise sanitaire met en péril l’activité mais aussi les conditions de vie des artistes et des techniciens. Les politiques publiques doivent protéger tous ceux et celles qui vivent la culture et tous ceux et celles qui font vivre la culture.
Ces mesures d’urgence sont d’autant plus essentielles qu’il ne pourra pas y avoir d’ après sans l’imaginaire des artistes pour interroger notre société, imaginer d’autres possibles et construire une ville plus fraternelle et plus respectueuse du vivant et de la planète.
En plus du maintien des subventions, la Ville de Nantes va créer un fonds spécifique à hauteur de 1 million d’euros pour venir en aide au fonctionnement des structures culturelles, pour réparer les dégâts du moment. Les élus écologistes et citoyens soutiennent la création de ce fonds. Il est indispensable.
Nous pensons également, face aux problématiques logistiques et financières qui vont augmenter avec les annulations des festivals d’été, qu’il faut agir dès maintenant en créant un plan de relance pour sauver les artistes et les techniciens du spectacles vivant. Certains artistes n’ont pas attendus et jouent déjà devant les EHPAD ou dans les cours d’immeubles. Mais ce plan nécessite un financement conséquent et des actions concrètes.
Pourquoi ne pas lancer des appels à projets solidaires où les structures, les artistes, les techniciens, les spectateurs et les collectivités s’épaulent ? On pourrait s’inspirer par exemple des chantiers d’artistes ou des cachets en lutte mis en place en 2003 ? Ces projets de spectacles devront se faire à l’extérieur avec des petites jauges et en circuit court, en réduisant les déplacements au maximum à l’intérieur de la ville. L’ensemble des quartiers fourmille d’équipes artistiques qui ne peuvent se rendre aux festivals et l’ensemble des quartiers fourmille de spectateurs en manque d’évènements culturels.
Bien entendu il y aura des contraintes techniques, sanitaires. Mais nous pouvons faire confiance à notre sens des responsabilités et du collectif ainsi qu’à notre imaginaire pour surmonter ces difficultés.
L’Etat doit lui aussi agir au plus vite en validant la revendication des partenaires sociaux qui demandent une réouverture automatique des droits à l’intermittence de chaque allocataire des annexes 8 et 10 pour une année supplémentaire. Cette mesure est indispensable pour sauver l’emploi et le secteur culturel.
Merci de votre attention