Soutenir les acteurs de l’éducation populaire. Un droit aux vacances pour les jeunes – Intervention de Nicolas Martin


Madame le Maire, cher.e.s collègues
Je remercie l’ensemble des professionnels qui ont agi en direction du secteur associatif.
Je voulais attirer votre attention sur la jeunesse nantaise.
Car à l’instar de leurs aînés, les jeunes ont été particulièrement touchés par la crise du Covid 19 et nombre d’entre eux vivent mal cette période de confinement.
S’ils semblent, au regard des statistiques, moins touchés par la maladie, il souffrent néanmoins d’autres maux moins visible, également très dangereux dans cette période de leur vie si importante dans leur construction de jeunes adultes.

  • Période d’incertitude, de stress d’anxiété traduite par des ruptures d’études, examens annulés ou reportés, difficultés à trouver du travail se cumule avec l’inquiétude déjà très présente d’un avenir climatique chaotique
  • A cela s’ajoute pour certains une forte précarisation et de l’isolement, perte d’emploi faute de pouvoir en trouver, difficulté à assurer des besoins essentiels (creusement de la fracture scolaire, alimentation, santé, logement)  soit +5% de chômage pour les moins de 25 ans en PDL au 1er trimestre soit 47 000 jeunes
  • Constat du désoeuvrement pour une minorité de jeunes qui ont perdu leur repère faute d’adultes présents à leurs côtés – A ce sujet, Le besoin d’éducateurs et de médiateurs plus adaptés que la police pour éviter les regroupements.

Nous ne pouvons les laisser sans soutien et la ville a déjà mis en place des actions grâce à l’engagement précieux des acteurs associatifs de jeunesse de l’éducation populaire (Asso étudiantes, pépinières jeunesse, association pour le réussite éducative, Asso éducation au numérique) et des autres institutions (Crous, ADPS, Département) très présents en dépit du confinement.
C’est l’occasion de les remercier. Mais aussi d’envoyer des signaux forts pour les soutenir, car de nombreuses associations ont aussi été grandement fragilisées par la crise.
Aussi il nous faudra redoubler d’attentions dès la sortir du confinement et particulièrement pour la période de l’été qui s’annonce.
Nous ne nous inscrivons pas dans l’esprit du plan de relance du gouvernement, qui consisterait à vouloir rattraper à tout prix notre retard économique, quitte à transformer la période de l’été en session de rattrapage pour les jeunes décrocheurs, les condamnant ainsi a une seconde peine de travail faut de n’avoir eu les moyens de suivre leurs enseignements à distance.
Nous revendiquons au contraire le droit aux vacances pour toute notre jeunesse qui sera certainement très nombreuse sur Nantes cet été faute de moyens financiers pour partir et de conditions sanitaires suffisante pour oser voyager.
Aussi, il est de notre devoir de soutenir particulièrement les acteurs de jeunesse et de l’éducation populaire afin de construire ensemble une autre façon de vivre la ville sur la période estivale tout en respectant bien sûr les gestes barrière et la sécurité sanitaire.
(Sachons monter des projets gagnants-gagnants pour que ce qui peut redémarrer soit rapidement opérationnel, pour que de nouveaux projets émergent, co-construits avec les jeunes.) :

  • S’appuyer sur les réseaux associatifs de jeunesse et le réseau culturel amateur et professionnel local pour élargir l’offre de l’été.
  • Privilégier une offre de proximité en s’appuyant sur les dynamiques existantes dans chaque micro quartier s’appuyant sur les maisons de quartiers de l’Accord et les structures associatives.
  • Bureau des projets avec un angle spécial « jeunes ».
  • Développer des offres culturelles sous forme de chantiers participatifs, en petits formats mais répétées dans de nombreux lieux de la ville
  • Ouvrir de nouveaux lieux insolites pour l’accueil des enfants => travailler les espaces insolites (jardin – ouverture de lieux publics pas souvent accessibles au public)

Enfin, je souligne que le secteur associatif de l’éducation populaire est lui aussi en grande difficulté.
C’est pourquoi, nous soutenons et relaierons la proposition d’acteurs de l’éducation populaire de reporter le déploiement du SNU pour 2020 soit une enveloppe de 1,5 milliards budgétée par le gouvernement et de transformer cette enveloppe pour soutenir les associations et fédérations d’éducation populaire.
Cet investissement est un investissement pour l’avenir.
Car les jeunes ne sont pas d’abord un problème, ils sont une partie de la solution.
Cette belle phrase portée de longue date par les associations d’éducation populaire doit continuer d’être soutenue.
 
Nous souhaitons également faire état de l’inquiétude de l’inter collectif des personnes à la rue qui a écrit à tous les maires de la métropole. Les  associations qui craignent la remise à la rue de centaines de personnes qui sont hébergées en hôtel pendant le confinement.
L’Etat via le préfet doit faire part de ses intentions et la ville est invitée par les associations à accompagner cette sortie du confinement en lien avec elles notamment par la mise à disposition de locaux en petites unités ou la réquisition de logements inoccupés.
Je vous remercie.