Madame la présidente, mes chers collègues,
// Je propose la suppression de la publicité dans l’espace public. À notre époque nous sommes sur-sollicités et je trouve cela envahissant. Je comprends qu’il y a des problématiques financières. Mais je pense que cette publicité est une intrusion dans nos vies.//
// Je suis pour la suppression des panneaux vidéos qui éblouissent la nuit, ne sont pas écologiques. Les panneaux publicitaires sont trop nombreux, trop grands, ils prennent trop d’espace visuel, ils enlaidissent nos rues, nos places, c’est un carnage dans les zones commerciales. Les publicités « écran » c’est une honte, on passe déjà nos vies devant des écrans merci de laisser les espaces publics sans écran. //
// J’en peux plus de ces appels incessants et agressifs à la consommation //
Ces propos, chers collègues, ne sont pas les miens, ce sont ceux de Michèle, David, Nicolas, Damien et Anne-Sophie, je les ai recueillis sur le registre dématérialisé de la concertation pour le règlement local de publicité. Je n’ai pas eu beaucoup à chercher, car la plupart vont dans le même sens : nos citoyens en ont marre de la publicité ! Ils la ressentent comme une contradiction avec l’impératif de sobriété et de transition écologique. Ils ne supportent plus que nous, élus, bradions leur espace public et vendions leur attention pour des retombées économiques que nous sommes souvent bien incapables de chiffrer précisément.
Un débat sur la place de la publicité dans notre métropole, sous toutes ses formes est donc nécessaire, et il est en cours : des citoyens ont été tirés au sort et chacun peut en ce moment faire ses remontées sur les supports de publicités qu’il ou elle souhaite contraindre.
La délibération dont nous parlons aujourd’hui, le RLP, réglemente deux types de protection : celle de l’environnement et du cadre de vie. Ce cadre réglementaire, assez technique, ne doit pas nous empêcher d’afficher une ambition sur des décisions les plus contraignantes possibles contre la présence de publicité dans notre métropole.
Parlons tout d’abord des panneaux numériques : ces télévisions géantes installées partout et allumés 24h/24 dans le but de nous hypnotiser.
Et bien ces panneaux, nous pouvons essayer de les interdire définitivement. Cela ne sera pas facile, il y a des freins juridiques et contractuels qu’il faudra lever, mais c’est possible. J’aimerais ici et aujourd’hui que nous actions ensemble notre souhait de faire tout ce qui est en notre pouvoir pour interdire les panneaux numériques.
Nous devons contraindre d’autres dispositifs : Les panneaux lumineux par exemple allumés jour et nuit sont incompréhensibles pour nos habitants et habitantes. Nous devons et pouvons imposer une extinction des panneaux lumineux de 22h à 7h du matin.
Vous l’avez vu les orientations proposées parlent de critère de densité. Là aussi il nous faut poser des actes forts.
Alors que JCDecaux vient de se faire épingler pour évasion fiscale, allons-nous vraiment continuer de financer massivement ces fraudeurs, et les laisser être le seul et unique opérateur sur notre mobilier urbain, et dont les pratiques commerciales agressives sont connues de tou.te.s ?
Je le dis haut et fort : nous devons ouvrir dès demain les négociations avec JC Decaux sur le contrat en cours en parallèle de la réforme du RLP, car il est mensonger de dire que les 2 sujets ne sont pas liés. Ce contrat est soumis au RLP, la révision réglementaire que nous sommes en train d’opérer aura des conséquences sur le contrat en cours, c’est pourquoi il faut engager les négociations.
Enfin, la proposition d’interdire la publicité aux abords des sites inscrits et aux abords des parcs est évidemment une bonne mesure et nous la soutenons. Mais il nous faudra aller plus loin, pour ne pas créer des zones protégées, au détriment d’autres zones envahies. Car le RLP invite à cela : faire des zones où on estime qu’il faut préserver le cadre de vie, et en faire d’autres ou celui-ci serait … pas à préserver, ou moins. Il s’agit d’équité face à la publicité, et nous devons prendre nos responsabilités.Tous les quartiers sont des lieux de vie, d’habitation, de travail, de pratique en plein air ou de transport. Et donc ils méritent d’être considérés.
D’autres villes sont ambitieuses, rejoignons les rangs !
Vous l’aurez compris, les élus écologistes et citoyens seront donc pleinement mobilisés dans l’année à venir pour faire reculer la publicité partout où c’est possible, dans tous nos quartiers, dans l’intérêt général des habitantes et des habitants de notre métropole.
Je vous remercie.