Les enjeux de cette délibération sont plus grands que le simple soutien au PLIE. Il s’agit d’aborder la question de l’emploi.
Depuis plus de 40 ans, le chômage s’est durablement installé dans notre pays. La crise sanitaire que nous traversons en ce moment ne fait qu’aggraver la situation. Nantes Métropole ne fait pas figure d’exception malgré un taux de chômage en deçà de la moyenne nationale. En novembre dernier, on constatait une hausse de 12 % du nombre de demandeurs d’emploi par rapport à l’année précédente sur notre territoire.
La crise accentue les fragilités et les inégalités existantes et en crée de nouvelles : artisans- commerçants, indépendants, travailleurs du secteur du tourisme, de l’hôtellerie-restauration ou encore de la culture souffrent depuis un an d’une situation d’incertitude intolérable. Durant le premier confinement, 20% des français estimaient que leur situation financière s’était dégradée. Durant cette même période, 45% des demandeurs qui ont sollicité le Secours Populaire étaient jusque-là inconnus de l’association.
Le droit à l’emploi est indispensable en matière de lutte contre la pauvreté. Notre action collective doit permettre de rétablir les personnes dans leurs droits et leur dignité.
L’emploi est déterminant dans la construction de la société juste, solidaire et résiliente que nous défendons.
Je voudrais tout d’abord saluer tous les acteurs de l’insertion, qui travaillent au quotidien pour accompagner, former et rendre autonome celles et ceux parmi nous qui sont tenus éloignés de l’emploi. Notre territoire est riche de toutes ces personnes et ces entreprises engagées dans des démarches d’utilité sociale. Nous pouvons compter sur leur mobilisation ; gageons qu’ils pourront compter sur la nôtre au service du droit à l’emploi.
La métropole se doit de favoriser le retour à l’emploi des personnes en difficulté : le PLIE est une brique de notre politique. Mais nous pouvons être plus ambitieux, et en ajouter une nouvelle.
Le groupe écologiste et citoyen souhaite que la métropole coordonne les dynamiques naissantes dans ses différentes communes autour de l’expérimentation Territoire Zéro Chômeur de Longue Durée. Territoire Zéro Chômeur de Longue Durée a fait ses preuves ailleurs : il a démontré que personne n’est inemployable, et que partout, il existe des travaux utiles qui restent à réaliser et qui permettent aux personnes de retrouver de la dignité. Nous savons que la privation d’emploi coûte cher, économiquement mais aussi humainement. Or, les comités locaux pour l’emploi (CLE) et les entreprises à but d’emploi (EBE) ont démontré qu’ils sont les bras solidaires des territoires. Les activités existantes se sont, pour la plupart, poursuivies, et de nouvelles ont été créées pour répondre aux besoins qui se faisaient jour dans ce contexte singulier de crise sanitaire.
De nombreux acteurs du territoire sont prêts à engager cette expérimentation, et après une longue mobilisation citoyenne, la loi a été définitivement adoptée en novembre 2020 pour étendre l’expérimentation ; c’est donc maintenant à nous, élu.e.s, de nous mobiliser.