Polémique de la cantine sans viande : soutien aux élu·e·s lyonnais·e·s

Pour maintenir une restauration scolaire pour tous les enfants, tout en respectant le protocole sanitaire qui impose une distanciation de 2 mètres, la municipalité de Lyon choisit de proposer un menu unique, sans viande. Depuis vendredi dernier, la mesure suscite des réactions disproportionnées et mensongères de la part des ministres du gouvernement.

Séverine Figuls, conseillère municipale de Nantes, déléguée à l’animal dans la ville et au parcours de la biodiversité, membre du Parti Animaliste : «Il est tout à fait invraisemblable que cette mesure à la fois pragmatique vis-à-vis des règles sanitaires et juste vis-à-vis des enfants, soit taxée d’idéologie et d’élitisme par des ministres installés dans leur fonction. Sur ce sujet, les membres du gouvernement s’étaient d’ailleurs bien gardé de critiquer cette même mesure de repas végétarien lorsqu’elle avait été mise en place à l’issue du premier confinement par la précédente municipalité de Gérard Collomb, ex-ministre de l’Intérieur de la majorité gouvernementale.»

Séverine Figuls : «Toutes les études scientifiques démontrent que, bien équilibré, le régime végétarien n’expose pas les enfants à un déficit en nutriment. L’idéologie est donc du côté de celles et ceux qui prétendent que l’absence de viande dans les assiettes serait un danger pour la santé. Les élu·e·s du groupe écologiste et citoyen de Nantes apportent tout leur soutien à la municipalité lyonnaise».

1 000 enfants de plus dans les cantines nantaises le jour du repas végétarien

Nicolas Martin, conseiller municipal et délégué à la restauration scolaire : «À Nantes, cela fait des années que les équipes de la restauration collective, composées notamment de nutritionnistes, proposent des plats végétariens aux enfants. Comment peut-on prétendre que le repas végétarien est élitiste ? Bien au contraire, il s’inscrit dans un esprit de justice sociale. Dans les cantines nantaises, il y a 1 000 inscriptions de plus le jour où le repas sans viande est proposé. Il faut également casser l’idée reçue que la consommation de viande serait réservée à une certaine élite, issue de milieux favorisés. Au contraire, les études nous montrent que les produits carnés, souvent de mauvaise qualité, sont davantage consommés par les Français·e·s appartenant aux catégories socioprofessionnelles les moins favorisées*».

«Le combat contre le repas végétarien est un combat d’arrière garde»

Nicolas Martin : «Le combat contre le repas végétarien est un combat d’arrière garde. Au moment où la loi EGALIM, qui date de 2018, incite à diminuer la viande dans les assiettes de la restauration collective, les réactions du gouvernement, hostiles à la mesure de la municipalité lyonnaise, sont totalement incompréhensibles».


*Sur la consommation de viande au sein des classes sociales les moins favorisées : 

L’alimentation, grand marqueur des inégalités sociales en France : article publié le 18 juillet 2017 – Le Monde
Les différences sociales en matière d’alimentation par le Centre d’études et de prospective du ministère de l’Agriculture, de l’Agroalimentaire et de la Forêt – octobre 2013.