Opposé.e.s au triplement du pont de Bellevue sur le périphérique nantais, nous le faisons savoir au Ministre des Transports

Le 4 juin 2024, notre Groupe envoyait un courrier à M. Patrice Vergriete, Ministre délégué chargé des Transports, co-signé par 57 élu.e.s de toute la métropole nantaise, du Département et de la Région. Alors que VINCI Autoroutes inaugure en grande pompe l’aménagement de la porte de Gesvres, nous, élu.e.s locaux, alertons : les aménagements démesurés du périphérique nantais, porte de Gesvres comme le triplement prévu du pont de Bellevue, ne répondent absolument pas aux enjeux de notre siècle et aux défis notre Métropole. En conséquence, nous demandons à l’État l’abandon du projet de triplement du pont de Bellevue sur le périphérique nantais et une redirection des moyens financiers vers des mobilités soutenables.

Objet : Agrandissement du pont de Bellevue sur le périphérique Nantais

Monsieur Vergriete, Ministre délégué chargé des Transports,

Depuis fin 2021, le projet de triplement du pont de Bellevue sur le périphérique nantais constitue une des priorités de l’État. Plus de 90 000 véhicules y passent chaque jour, provoquant régulièrement des congestions aux heures de pointe. En 2024, envisager une augmentation du nombre de voies de circulation pour répondre à des embouteillages est climaticide et anachronique. Nous élu.e.s locaux demandons l’abandon du projet et une redirection des moyens financiers vers des mobilités soutenables. Investissons les 140 millions que pourrait coûter ce projet dans des aides au covoiturage, le financement du RER métropolitain, la réalisation de pistes cyclables sécurisées et de nouvelles lignes de transport en commun.

Les retours d’expérience l’ont démontré : agrandir une infrastructure routière pour la désengorger est contre-productif. A une fluidification passagère du trafic succède une augmentation de 10% à 20% du trafic. C’est notamment ce qui s’est déjà passé pour le pont de Bellevue lors de son doublement en 2006. Agrandir une nouvelle fois cette infrastructure, c’est nourrir le cercle vicieux du trafic induit. L’augmentation du nombre de voitures aura des impacts importants sur la santé des riverain.e.s, par exemple sur l’asthme infantile. Chaque année, le trafic automobile est responsable de 4 millions de nouveaux cas de cette maladie. A cela s’ajoute la pollution sonore que subissent les riverains et qui va augmenter avec l’accroissement prévisible du trafic. Enfin, les travaux et le nouvel ouvrage vont dégrader le biotope sensible que constitue la Loire.

Face à l’accélération des changements climatiques et à la destruction de la biodiversité, nous ne pouvons nous permettre de construire des infrastructures incitant à rouler davantage en voiture. Toute augmentation de la circulation sur le périphérique nantais risque très fortement de remettre en cause le cap de réduction de GES fixé à -50% par habitant.e à horizon 2030.

Tandis que des villes prennent des mesures ambitieuses en matière de mobilités durables (limitation de la présence des SUV à Paris, plan vélo de 500 millions d’euros à Lyon, etc.), tandis que nos collectivités s’engagent pour la transformation de la ville et que l’usage de la voiture individuelle a reculé de 15% depuis 2015 sur la métropole nantaise, tandis que nous appelons au développement d’un RER métropolitain et investissons 115 millions d’euros dans les structures cyclables, ce projet routier semble plus que jamais anachronique.

La métropole que nous souhaitons pour demain, c’est une métropole qui prend soin, qui est agréable à vivre. Nous, élu.e.s locaux, demandons l’abandon de ce projet et la redirection des moyens financiers qui y sont dédiés vers des mobilités soutenables.

Nous vous prions d’accepter, Monsieur le Ministre délégué, l’expression de notre plus haute considération.