COMMUNIQUÉ DE PRESSE
La Maire de la Ville de Nantes, Johanna Rolland, vient de présenter le plan de déploiement de la vidéosurveillance qui enclenche l’installation de 88 caméras supplémentaires au sein des différents quartiers de Nantes. Le groupe écologiste et citoyen réaffirme son profond désaccord envers cette politique de renforcement de la vidéosurveillance, particulièrement coûteuse et aux effets limités.
« La demande de sécurité est légitime et nous la partageons, celle-ci ne justifie pas une hausse automatique des moyens de contrôle dont l’efficacité n’est pas prouvée. La multiplication de ces caméras de surveillance ne constitue pas une réponse pérenne et pertinente. Une étude de la gendarmerie publiée en 2021 montre que l’installation de caméras n’a aucun impact sur la prévention de la délinquance et que seulement 1,13% des enquêtes judiciaires sont résolues grâce à la vidéosurveillance. Il s’agit d’une solution coûteuse et obsolète qui n’aura comme effet, dans le meilleur des cas, que le déplacement du problème. » Marie Vitoux, co-présidente du groupe écologiste et citoyen à la ville de Nantes.
La décision d’étendre le nombre de caméras de vidéosurveillance a été prise unilatéralement et sans consultation des groupes composant la majorité municipale, nous le regrettons fortement. Une approche constructive au long terme est nécessaire et préférable à des mesures “pansements” demandées ou félicitées par l’opposition et dont l’efficacité est loin d’être prouvée. Les Nantais.e.s méritent mieux qu’une hausse du système de contrôle qui n’aura pas d’effets systémiques sur la situation en matière de sécurité.
Les caméras détruisent également le lien social et ne répondent pas à la nécessité de proximité et de présence sur l’espace public. La sûreté locale doit avant tout reposer sur une approche préventive et humaine en proximité. L’espace public aujourd’hui déserté doit être réinvesti par les éducateur.rice.s, par les concierges et par les autres agent.e.s municipaux spécialisé.e.s dans la prévention de la délinquance, plutôt que par les caméras de vidéosurveillance.
« Nous réaffirmons notre opposition ferme au développement d’un big brother à la nantaise pour contrôler le quotidien des habitant.e.s. Une évaluation à l’échelle de Nantes est nécessaire, en pointant les coûts multiples et l’impact des caméras sur la liberté des personnes. Nous proposons que cette étude indépendante soit pilotée par le comité d’éthique de la vidéosurveillance en lien avec la communauté scientifique nantaise.
Enfin, nous demandons un engagement fort de la ville de Nantes refusant tout dispositif d’intelligence artificielle. Nantes, ville hôte des jeux olympiques, ne doit pas être une terre d’expérimentation de la vidéosurveillance algorithmique » Simon Citeau, co-président du groupe écologiste et citoyen à la ville de Nantes.