9 millions de passagers : 30 fois la population de Nantes. Ce sont les projections de fréquentation de l’aéroport Nantes Atlantique qui nous sont présentées pour 2040. Ce sont les nuisances que vont devoir supporter les Nantaises et les Nantais, déjà exaspérés par le ballet incessant et assourdissant des avions qui déchirent aujourd’hui le ciel jusqu’à 20 fois par heure. Ce sont également des impacts conséquents sur l’accélération des changements climatiques et la destruction de la biodiversité.
Il est injustifiable, en 2023, de faire peser les loisirs et le confort de quelques-uns sur la santé et l’environnement de toutes et de tous : 20% des Français n’ont jamais pris l’avion de leur vie, et cette année, près d’un Français sur deux n’est pas parti en vacances. Le sommeil des Nantaises et des Nantais, particulièrement des quartiers sud, est dégradé par la surexposition au bruit. De même, leur santé subit directement les impacts désastreux de la croissance déraisonnée de l’activité aéroportuaire sur la qualité de l’air.
Il est intolérable, en 2023, de ne pas prendre conscience de la lourde responsabilité climatique du secteur aérien. Les émissions de gaz à effet de serre produites par l’aviation civile correspondent à 1 milliard de tonnes équivalent CO2, si on compte seulement la combustion du carburant. Soit l’équivalent des émissions du Japon, 3ème puissance mondiale et 5ème pays le plus émetteur. Notre territoire doit être exemplaire et doit encourager l’émergence d’un nouveau modèle économique qui repose sur des alternatives au trafic aérien, plutôt que de continuer à subir un modèle obsolète.
Nantes, dont l’engagement est permanent en matière de politiques de santé mais aussi en matière de lutte contre le changement climatique, ne peut dépendre d’une infrastructure portant un modèle d’attractivité et de tourisme dans lequel la santé et l’environnement des populations ne sont qu’une variable d’ajustement.
Face à l’urgence climatique et sociale, nous élu.e.s écologistes et citoyen.ne.s, demandons à l’État d’inscrire dans le nouvel appel d’offre :
- Le respect et l’extension du couvre-feu de 23h à 7h, au lieu de minuit à 6h afin de, à minima, respecter les huit heures de sommeil recommandées par l’OMS ;
- Le plafonnement du nombre de vols à 56 000 par an, afin de recentrer l’activité aéroportuaire sur les besoins réels du territoire et prendre notre part dans la lutte contre le dérèglement climatiques et les ravages qui en découlent.
- Un système de gouvernance incluant les collectivités territoriales et les habitants dans la co-construction de l’aéroport de demain.
Soyons à la hauteur des enjeux qui nous attendent. Offrons à tous et toutes, y compris aux générations futures, le droit de vivre dans un environnement sain et apaisé. Nantes doit s’inscrire parmi les villes ambitieuses qui décident d’encadrer l’activité aéroportuaire et de reprendre ainsi le contrôle des impacts sur sa population et sur l’environnement.