L’impact de la crise sanitaire sur les finances de la Ville de Nantes

Julie Laernoes, 2ème adjointe à la maire de Nantes. Conseil municipal – 4 décembre 2020

Les collectivités locales sont en première ligne face à la pandémie de Covid-19. Mairies, intercommunalités et départements sont venus au secours des populations par des mesures sanitaires et des soutiens financiers, ainsi qu’en maintenant la continuité du service public. Autant d’efforts qui ont un coût non négligeable, dans un contexte déjà délicat de baisse des recettes.

Notre collectivité n’a pas démérité dans la gestion de cette crise sanitaire, comme en témoignent les nombreuses actions prises pendant les confinements, et après les confinements, pour venir au secours des habitants, des associations et des entreprises

Ces interventions étaient nécessaires et elles le resteront. Il faut toutefois garder en tête qu’elles ne se substituent pas, mais viennent en plus des dépenses quotidiennes déjà effectuées par nos collectivités, auxquelles se rajoutent les pertes de recettes liées à la diminution de certaines activités, comme les transports publics par exemple. Minoration de recettes, dépenses exceptionnelles, baisse de 22% de la commande publique : les répercussions de la crise du Covid-19 sur nos finances sont bien réelles, et figurent de manière détaillée dans le vœu. Elles méritent toute notre attention ;

Elles méritent surtout l’attention de l’Etat, qui n’a quasiment rien fait pour soutenir cet effort de dépenses exceptionnel et qui nous laisse littéralement “nous débrouiller seul”. Alors qu’il tente de se justifier en soutenant légitimement les villes de moins de 1000 habitants et une centaine d’intercommunalités, il fait comme si les villes où résident la plupart des habitants n’avaient pas besoin de lui. En outre, les négociations de la loi de finances pour 2021 ne comprennent aucune mesure visant à aider les grandes villes à faire face à l’impact de la crise sanitaire sur leurs budgets.

Ces oublis ne sont pas sans rappeler une attitude bien connue de l’Etat qui consiste à confier des missions ou compétences supplémentaires aux collectivités en omettant de leurs transférer les moyens financiers qui vont avec. Il s’agit du même manque de considération lorsque celui-ci se désengage de ses missions régaliennes et nous poussent à se substituer à ses manquements, que ce soit en matière d’accueil des exilés ou de sécurité des populations. Espérons alors qu’il tienne parole quand il dit vouloir compenser à l’euro près la suppression de la taxe d’habitation, pour l’heure il y a un effet ciseau non compensé par l’Etat.

Or nous avons besoin d’argent. Investir aujourd’hui n’a jamais été aussi urgent, pour adapter la ville à l’urgence écologique, pour protéger nos populations, pour faire face aux crises sanitaires en cours.

Alors oui, envisager la relance en se privant de l’intervention des grandes villes, grandes communautés et métropoles n’est ni réaliste ni acceptable. En ce sens, les élus écologistes et citoyens soutiennent la démarche initiée par France urbaine pour, qu’au delà du dialogue en cours, s’ouvre rapidement de réelles négociations avec l’État quand aux capacités financières des collectivités.