Les libertés et les solidarités ne doivent pas être confinées!

«Honte à qui ne se révolte pas contre la justice sociale», 1910, par Jules GrandJouan (1872-1968), peintre et dessinateur libertaire nantais.

La situation sanitaire sans précédent que nous traversons interroge à de nombreux égards. D’abord, la gestion sanitaire et les interdictions qui nous sont imposées. Ensuite, par les impacts sociaux et économiques que cette crise pourrait produire, ainsi qu’une myriade d’interrogations profondes sur notre modèle de développement, mais aussi les politiques sécuritaires, renforcées notamment par la prorogation de l’Etat d’urgence qui ronge un peu plus l’équilibre des pouvoirs dans notre démocratie. Enfin, il faut penser et panser le lendemain. Et ce travail de résilience doit se faire dès maintenant.

Les premier.e.s touché.e.s par cette crise sont d’abord celles et ceux qui en « temps normal », n’arrivent déjà pas à boucler leurs fins de mois. Les élu.e.s du groupe écologiste et citoyen sont pleinement conscient.e.s de cette réalité, et ont en ce sens poussé des mesures importantes. On peut penser notamment à la mesure « 1 % », qui propose de mobiliser chaque année cette part du pourcentage du budget de Nantes Métropole pour la mise à l’abri de toute personne à la rue. Un travail est entamé pour décliner dès début 2021 des solutions de mise à l’abri d’urgence. C’est avant tout une question de justice sociale, puisque nous savons que plusieurs milliers de personnes dorment à ce jour à la rue, en bidonvilles ou en squats, faute de trouver à se loger sur notre territoire. Comment se confiner (et ainsi préserver sa santé et celle des autres) lorsque nous n’avons nulle part où nous abriter ? Ces drames du quotidien ne doivent plus se produire, et vous pouvez compter sur la détermination de vos élu.e.s pour porter les valeurs de solidarité et de justice sociale qui traversent la société nantaise.

 » Plus que jamais en temps de crise, repensons le partage des richesses »

A Nantes, les solidarités ont toujours été au cœur du modèle social. De la tradition d’accueil séculaire aux récents potagers solidaires, en passant par les distributions alimentaires « en maraude » ou encore les premières bourses du travail, les Nantais.e.s ont toujours su relever le défi de l’aide aux plus-démuni.e.s, avec ou sans le soutien de la collectivité. Nous devons agir pour la solid(ar)ité des liens qui nous unissent et constituent le meilleur rempart contre l’isolement et l’exclusion. Les Nantais.e.s qui s’engagent pour plus de justice sociale sont le ferment de notre vie en société, et nous voulons ici les remercier et leur témoigner tout notre soutien.

Plus que jamais en temps de crise, notre société doit s’orienter vers les solidarités et non se réfugier dans le repli sécuritaire. Nous ne pouvons en effet que nous alarmer face aux dérives sécuritaires, voie dans laquelle avance notre gouvernement. En effet, l’état d’urgence, – au départ pensé comme un régime d’exception – est devenu la norme. L’Etat de droit s’en trouve profondément meurtri. La proposition de loi “sécurité globale”, dernier coup de boutoir de la majorité présidentielle, qui vise à incriminer toute personne filmant les forces de l’ordre, est également un signal inquiétant pour l’état de nos libertés publiques. 

Pour conclure, gageons que les formes de solidarité que nous connaissons sauront faire attérrir au mieux ces dispositions, et que la mobilisation de chacun.e puisse permette au gouvernement de faire machine-arrière. Veillons à notre santé et à celle de nos proches.

Nos libertés et notre solidarité ne doivent, à aucun moment, être confinées! 

Les élu.e.s du groupe écologiste et citoyen