Le dimanche 8 octobre, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin officialisait l’installation de 8 nouveaux Centres de Rétention Administrative (CRA), l’un devant se trouver dans la région nantaise. Quelques jours plus tard, les contours se précisent et l’emplacement du CRA, à Nantes et aux abords de la Maison d’arrêt, est annoncé. Nous, élu.e.s des différents groupes de la majorité municipale de Nantes, réaffirmons avec force notre profond désaccord avec l’existence des CRA et donc l’installation de nouveaux CRA à Nantes et en France.
Les Centres de Rétention Administrative sont des structures de privation de liberté inhumaines et indignes, pour lesquelles la France a été condamnée 11 fois par la Cour Européenne des Droits de l’Homme. Outil de la politique répressive et liberticide menée par le Gouvernement envers les chercheur.euse.s de refuge, la construction d’un CRA à Nantes est en totale opposition avec la politique d’accueil et d’accompagnement portée par notre collectivité.
Le Gouvernement y enferme des personnes qui n’ont, pour certaines, pas même eu le temps de déposer des demandes de protection ou de titres de séjour. Des personnes exilées y sont enfermées et privées de liberté sans aucune décision judiciaire. L’enfermement et l’angoisse liée à l’expulsion, pouvant intervenir à tout moment, détériorent fortement l’état de santé mentale de ces personnes et les tentatives de suicide sont nombreuses.
Le projet politique que nous défendons n’est pas celui d’un pays qui enferme arbitrairement et dans des conditions abjectes des personnes qui n’ont commis aucun délit. Le projet que nous défendons est celui de politiques qui assurent le plein respect de la dignité humaine et des droits fondamentaux, de l’accueil et l’accompagnement des personnes en recherche de protection internationale, et la reconnaissance de l’apport positif pour notre pays des populations étrangères.
Au-delà des CRA, la question posée à la France, au Gouvernement, est celle de sa politique migratoire. Nous exigeons une politique digne pour les personnes et respectueuse du droit français, européen et international, sans expulsion ni enfermement systématiques, une politique permettant d’améliorer l’accueil, l’accompagnement et l’intégration des personnes en situation de migration sur nos territoires.
Nous appelons donc le gouvernement à abandonner sa décision d’installer un CRA à Nantes.
Groupe écologiste et citoyen de Nantes
Groupe Nantes citoyenne, sociale et écologique
Groupe gauche commune
Groupe de l’union démocratique bretonne