Le 31 mars marque la fin de la trêve hivernale et avec elle, non pas le retour, mais l’augmentation du sans-abrisme dans les rues de la métropole nantaise. Il est inconcevable que sur notre territoire, des personnes hébergées à l’hôtel, vivant en squat ou ne pouvant pas payer leur loyer risquent d’être sèchement mises à la rue. Il est inconcevable que des femmes et des enfants dorment quotidiennement dehors ou que des travailleurs soient contraints de dormir dans leur voiture. Il est tout aussi inconcevable que 2 500 personnes vivent en bidonvilles ; et pourtant, il s’agit là de notre triste record national. Des solutions existent pour une ville qui garantisse à toutes et tous un logement accessible et des conditions de vie décentes.
Nous sommes une métropole attractive : chaque année, 9 000 personnes supplémentaires ont besoin d’un logement. Il faut en tirer les conséquences et assurer à chaque famille une solution, alors que la production de logements s’effondre partout dans l’agglomération. Le coût du sol et celui de la construction augmentent. Il faut aussi mieux isoler les bâtiments et préserver les espaces agricoles et naturels. Certes l’équation s’avère compliquée, mais si nous ne faisons rien, les loyers vont exploser du fait de la rareté de l’offre de logement. Ils commencent déjà à grimper.
Pour y parvenir, il faut rompre avec cette solution de facilité pour certaines communes de payer une amende plutôt que de satisfaire à l’obligation de construire des logements sociaux. Ces logements ne sont pas une option : ils doivent être inclus à toutes les opérations et particulièrement dans le centre-ville de Nantes où la dérogation pour cause de “secteur sauvegardé au patrimoine” doit impérativement être levée. Il faut aussi assurer des hébergements d’urgence aux plus précaires, fuyant la guerre, les famines ou les oppressions, à la rue suite à une rupture ou une expulsion, en squat ou en bidonville. Mobilisons plus de moyens pour garantir un toit à chacun.e et interdire toute expulsion sans solution de relogement.
Les écologistes appellent à :
– un encadrement des loyers
– la réquisition des bâtiments vacants pour mettre à l’abri les personnes en grande précarité
– le renforcement de la politique foncière en faveur du logement social
– un débat local et national avec nos concitoyens, pour inventer une nouvelle façon de faire la ville
La ville dont nous avons besoin n’est pas réservée à celles et ceux qui peuvent payer des loyers élevés ou acheter des appartements à prix d’or, elle est accueillante et garantit des conditions de vie décentes. Il est possible de construire sans entamer nos zones agricoles et naturelles, sans compromettre notre qualité de vie. Allons-y !