Stéphanie Vachon, entrepreneuse nantaise est une femme de la TECH. Développeuse, intégratrice et formatrice, elle est aussi coprésidente de l’association Nantes numérique responsable. A l’occasion de la journée internationale des droits des femmes, elle pose son regard critique et sans filtre sur la marginalisation que subissent (encore!) les femmes dans le monde de la tech.
« – Bonjour, j’ai un problème avec l’affichage de mon site web, vous pourriez me passer le web-développeur s’il vous plaît ? Simon, votre collègue ? »
Cette chanson, Stéphanie la connaît par cœur. « A l’époque, j’étais web-développeuse et co-gérante d’une agence web. Immanquablement, quand ils étaient confrontés à un problème, les clients demandaient à parler à mon homologue masculin. Ils étaient par ailleurs très souvent persuadés que mon associé et moi formions un couple dans la vie personnelle, ce qui n’était pas le cas ». Répété pendant des mois, puis des années, ce sexisme qu’on nomme « ordinaire » finit par être vécu comme une véritable violence.
Le numérique responsable questionne la place faite aux femmes
Dénoncer ce sexisme du quotidien et faire de la place aux femmes dans le monde de la tech : c’est avec ces interrogations là que Stéphanie Vachon est venue à s’intéresser au numérique responsable. « Cela surprend toujours lorsqu’on rappelle que, à l’origine de l’informatique, ce sont les femmes qui sont à la manoeuvre, et ce, dès le XIXe siècle », rappelle Stéphanie (à ce sujet, voir l’exposition web sur le site de Nantes Numérique Responsable) « Qui sait, qu’à la fin de la Seconde Guerre mondiale, ce sont des femmes qui ont programmé le tout premier ordinateur digital fonctionnant de manière totalement électronique ? »
Malheureusement, constate l’entrepreneuse nantaise, les femmes doivent encore se frayer un chemin pour s’affirmer dans le monde de la tech. Aujourd’hui, elles ne représentent que 25% de l’ensemble du secteur. Et ces chiffres, déjà fort bas, ne vont pas en s’améliorant. « Pour affirmer les valeurs de parité et d’égalité dans le monde de la tech, la formation est la clé. Plus largement, il est urgent que les citoyen·ne·s se réapproprient le web. Au départ, les valeurs d’Internet étaient saines : il s’agissait de partager des informations dans un cadre d’égalité. Aujourd’hui, ce sont les GAFAM* et leurs services de marketing qui imposent leurs règles et vampirisent le web. Il est temps de démocratiser tout ça ».
Paritaire, inclusif, éthique et durable : c’est tout ça Nantes Numérique Responsable !
Insufflé par l’INR, « Nantes numérique responsable », devenu association en Janvier 2021, a été initiée grâce à l’activisme de plusieurs acteur·ice·s nantais·e·s dont Rémi Maronne, Romain Petiot et Louise Vialard, aujourd’hui conseillère municipale de Nantes, en charge du numérique responsable. « L’association fédère les acteur·ice·s du numérique, soucieux d’apporter des valeurs de parité, d’égalité, d’éthique et de sobriété. Le numérique est dans l’ADN de Nantes depuis longtemps et ses acteur·ice·s se structurent car ils·elles ont pris conscience de l’urgence de faire bouger les lignes », conclut Stéphanie.
Retrouvez ici notre article sur Nantes numérique responsable.
Retrouvez le site de l’association Nantes numérique responsable.
*GAFAM : acronyme qui sert à désigner les géants du web (Google, Apple, Facebook, Amazon)