Tribune publiée dans le numéro d’avril 2023 de Nantes Passion
2023 est l’occasion de faire le bilan de l’action de notre municipalité à mi-mandat, mais c’est aussi une année charnière pour le droit au logement partout dans la Métropole. On fait le point avec François Prochasson, Conseiller municipal chargé du droit au logement et du logement social.
A l’heure du bilan de mi-mandat, quel est le constat pour la politique du logement ?
Nous sommes face à une véritable crise du logement. Installée depuis plusieurs années dans toute la France, elle ne cesse de gagner du terrain avec l’inflation sur les prix des matériaux et des terrains. C’est un fait, nous ne produisons pas assez de logements sociaux, ni même de logements dans le parc privé. A cela s’ajoutent des loyers repartis à la hausse et un accès à la propriété de plus en plus difficile pour de nombreuses personnes. Malgré nos efforts, le retard pris est préoccupant.
Comment y remédier ?
Le logement est avant tout un droit pour toutes et tous et nous sommes résolu.e.s à ce que la fin du mandat permette de rompre avec cette dynamique. Le temps de l’urbanisme est long, il est temps de rompre avec des modèles obsolètes et de poser les jalons qui permettront de produire des logements accessibles à tous et toutes à Nantes :
- 0 projet de logement sans logement social. Cela veut par exemple dire qu’en centre ville, les grandes opérations telles que la Tour Saupin ou Notre Dame de Bon Conseil doivent revoir leur copie pour intégrer a minima 30 % de logements sociaux. C’est une question de justice sociale.
- Un encadrement des loyers pour lutter contre l’inflation. Le logement n’est pas une marchandise comme une autre. Nous devons impérativement faire en sorte que le budget logement n’étrangle pas les familles. Un outil réglementaire (la loi Alur) existe pour imposer aux propriétaires des loyers plafonnés, nous devons l’appliquer.
Peut-on produire du logement sans bétonner ?
C’est possible et c’est même l’avenir de la ville. Nous pouvons mobiliser les friches urbaines, les bureaux désertés en raison du développement du télétravail, ou miser sur du modulable, y compris pour faire du logement social. Misons également sur la rénovation du bâti existant et sur la rénovation thermique pour diminuer la facture logement des plus précaires. Enfin, nous ne pouvons plus promouvoir un modèle de ville qui exclut les classes moyennes et modestes des centres et qui encourage une croissance démographique insoutenable.