Expulsion de la ZAD du Carnet : la lutte contre la bétonisation continue

Alors que la menace de bétonisation du site du Carnet n’est toujours pas écartée, les militant·e·s en faveur de la préservation des écosystèmes du site naturel du Carnet ont été délogé·e·s mardi 23 mars, manu militari. Les élu·e·s écologistes déplorent cette action et alertent sur les moyens disproportionnés utilisés par les forces de l’ordre et appellent à la plus grande vigilance quant à l’avenir du site.

Le projet de site industriel clé en main n’est pas abandonné. Il menace toujours la zone du Carnet en prévoyant l’artificialisation de 110 ha de sols, la destruction de 51 ha de zone humide ainsi que la mise en danger de 116 espèces protégées. 

Pour lutter contre l’artificialisation des sols, il y a urgence à agir

Dans un tel contexte, les élu·e·s écologistes de Nantes et Nantes Métropole soutiennent les militant·e·s qui luttent pour la défense du patrimoine commun,  indispensable à la résilience de notre territoire. 
Par ailleurs, la méthode d’intervention choisie pose aussi question et les élu.e.s écologistes s’inquiètent de la tension et des violences que cette intervention pourrait engendrer. D’où qu’elle provienne, nous condamnons toute forme de violence et appelons à la mise en place d’un dialogue apaisé, dans la bienveillance, avec l’ensemble des parties prenantes (élu·e·s, associations, résident·e·s, usager·e·s, entreprises…) en vue de protéger et préserver la richesse des écosystèmes de notre estuaire. 

Ce qui était acceptable dans les années 1970, ne l’est plus aujourd’hui.

Alors que la France est la championne européenne en termes d’artificialisation des sols (47 km² pour 100 000 habitants, contre 29 km² aux Pays-Bas), et que la Loire Atlantique est un des départements les plus concernés, il est urgent d’adapter l’aménagement du territoire en privilégiant l’optimisation de terrains déjà artificialisés. Le Grand Port dispose à ce titre de friches industrielles présentes ou futures capables d’accueillir le projet en question. (Sur le sujet, lire notre communiqué de presse). 

2 500 ha de zones humides ont déjà été bétonnés sur l’estuaire de la Loire, soit l’équivalent de 3 500 terrains de foot ou 40% de la superficie de la ville de Nantes. A l’heure où les débats locaux sur l’artificialisation nous montrent l’urgence d’agir, et où l’estuaire pourrait se voir doté du statut de Parc Naturel Régional, la protection et la préservation de nos écosystèmes ne peuvent plus passer par ce type de projet industriel clé en main, dont les associations ont d’ailleurs souligné les irrégularités juridiques

Or, c’est bien via la mobilisation sur site de ces militant·e·s que le projet a pu être interrompu, le Conseil Scientifique Régional du Patrimoine naturel a d’ailleurs emboîté le pas en déposant un avis défavorable sur le projet. Le site du Carnet est aujourd’hui un élément fondamental de la résilience de l’estuaire et de notre territoire qui doit être protégé. Des solutions alternatives doivent être étudiées par le Grand Port.