En catimini et au mépris du dialogue citoyen, le maire de Vertou fait couper les arbres

Afin de contrecarrer le succès de la mobilisation citoyenne de la chaussée des Moines qui a permis, en septembre dernier, de sauver 16 arbres de la destruction, le Maire de Vertou change de stratégie et préfère désormais œuvrer en catimini, n’hésitant pas à braver la loi pour affirmer son autorité.

Cette façon de faire rappelle à quel point le confinement est une période qui peut se révéler fragile pour les mobilisations citoyennes et la préservation de la biodiversité: ce jeudi 18 novembre, la mairie de Vertou a profité de la nuit du petit matin pour ordonner l’abattage de 8 arbres du parc de la Sèvres, en présence de sa police municipale. A terme, selon les plans déposés en préfecture, 38 arbres seraient menacés.

Pourtant, les concertations publiques n’ont jamais fait état de cette destruction et ces arbres ne présentaient ni maladies, ni dangerosité particulière.

L’ampleur de la mobilisation de septembre dernier montrait déjà que subsistait un déficit de pédagogie et de communication quant aux détails de ce projet, dont les décisions demandent par ailleurs à être réinterrogées au regard de la pertinence avérée des arbres dans la lutte contre le dérèglement climatique et l’économie des ressources naturelles.

Pour Delphine Bonamy, élue métropolitaine en charge des forêts urbaines et conseillère municipale nantaise en charge de la nature en ville, “s’il existe des approches différentes dans l’aménagement d’un territoire, je ne comprends pas que le projet ne soit pas réinterrogé, avec une telle mobilisation citoyenne (38 000 personnes ont signé une pétition pour demander au Maire de protéger ces arbres), d’autant que Monsieur Amailland avait fait un pas en avant en acceptant de rencontrer certains pétitionnaires”.
 
Plus inquiétant encore, qu’en est-il de la responsabilité d’un Maire quand il s’affranchit de la réponse du préfet en ce qui concerne le recours gracieux sur le dossier de demande de dérogation au titre de l’article 411-2 du Code de l’environnement, mais aussi de l’article 350-3 qui interdit l’abattage des arbres en allée et en alignement ?

Dans ce projet, 30 arbres sont encore sur la sellette. Notre groupe écologiste et citoyen réaffirme ici sa volonté de s’investir, avec les élu.e.s de Vertou et en collaboration avec les services de Nantes métropole, pour travailler ensemble les alternatives qui existent et qui permettront d’offrir aux habitant.e.s un accès aux bords de Sèvre, à l’ombre de ces arbres précieux.