Nicky Bosuku Masala et Emeline Diarra habitent dans le sud de Nantes, quartier du Clos Toreau. Leur quotidien est nourri d’actions de solidarité qui font du bien aux habitant·e·s. Reportage.
Il y a longtemps que Nicky et Emeline vivent et s’investissent dans le quartier du Clos toreau. La première s’implique dans les jardins partagés de la Crapaudine et la seconde via son combat pour que le quartier ne se transforme pas en parking géant pour les usager·e·s du busway, au détriment des habitant·e·s.
Emeline a également fait partie d’une petite équipe d’habitantes à s’être lancée dans un projet de compost collectif : « au début, nous devions tenir notre permanence de compost une fois tous les 15 jours parce que nous n’étions pas assez nombreuses. Mais rapidement, la greffe a pris ! Les samedis matin, le compost est devenu un véritable rendez-vous convivial pour le quartier. Nous attendons la fin de la crise sanitaire avec hâte pour pouvoir à nouveau apporter les thermos de café et les jus de fruit ».
Pour ces deux femmes, la crise sanitaire a agi comme un véritable aiguillon : spontanément, elles ont renforcé leurs actions en faveur du quartier.
Solidarité entre voisin·e·s
« Dès le début de la crise sanitaire, au printemps 2020, je toquais chaque jour aux portes des voisin·e·s pour prendre des nouvelles de leur santé, savoir s’ils avaient besoin que j’aille faire une course pour eux·elles », se souvient Nicky. « Aujourd’hui encore, j’ouvre grand mes oreilles et j’observe davantage autour de moi pour savoir comment je peux me rendre utile auprès des autres. Beaucoup de gens se sentent seuls en ce moment. Une simple parole peut déjà faire du bien ».
Les femmes à la manoeuvre
Pendant le confinement, Emeline et d’autres femmes du quartier ont également mis en route une distribution de paniers de légumes. « Toujours aujourd’hui, des paniers de produits laitiers sont proposés à des tarifs abordables pour les habitant·e·s du quartier. Nous sommes une petite dizaine d’habitantes, uniquement des femmes, à la manœuvre. Chacune a trouvé son rôle : celle qui prend les commandes, celle qui s’occupe de la distribution, celle qui fait le lien avec les producteur·ice·s ou encore celles qui s’occupent de faire connaître la distribution via des affichages dans les halls d’immeubles ou bien en allant à la rencontre des habitant·e·s ».
Et les hommes dans tout ça ?Pour l’instant, ils ne sont pas là et ce sont plutôt les femmes qui prennent en charge les actions de solidarité dans le quartier. Ce sont également elles qui s’occupent davantage des enfants dans la mesure où elles fréquentent plus régulièrement les structures et les espaces d’activité du quartier liés à la présence des enfants. « En effet, les hommes et les femmes n’occupent pas l’espace public de la même manière ici », note Nicky. « A la permanence du compost, quelques hommes sont présents. C’est un début ! » conclut Emeline.