Le projet des paysages nourriciers est une formidable initiative dont la ville de Nantes et notamment ses services sont à l’origine. Autrefois, les jardins de la ville étaient ornés de haies bien taillées et de pelouses bien tondues. Aujourd’hui, si la beauté végétale demeure, ces espaces verts urbains deviennent également nourriciers. Et ce pas de côté n’a rien d’anodin. Il bouscule nos idées reçues et nos cadres habituels. Il nous invite à réfléchir sur le futur que nous voulons et à cheminer toujours plus loin vers la ville résiliente, une ville véritablement solidaire qui s’adapte aux changements environnementaux, économiques et sociaux.
Bien sûr, nourrir une grande ville comme Nantes se fera d’abord en associant les nombreux·ses paysan·nes de Nantes Métropole et des territoires périphériques avec lesquel·les nous devons travailler à l’instauration de circuits courts qui alimentent directement nos services publics et les habitant·e·s. Mais rappelons que le projet de paysages nourriciers a d’abord été une réponse à cette crise sanitaire qui, depuis le début de l’année 2020, nous impacte, surtout les plus démuni.e.s d’entre nous. De ce fait, ces paysages sont la preuve que la résilience, c’est-à-dire la capacité de notre territoire à faire face aux changements, est plus que jamais nécessaire.
Essaimons et amplifions le projet de paysages nourriciers
Nous, groupe écologiste et citoyen, ne pouvons que souhaiter que ces paysages nourriciers, actuellement répartis sur 50 sites qui sont exclusivement des espaces verts appartenant à la Ville, s’étendent partout. Aux pieds des bâtiments de la ville, dans les cours des immeubles, des écoles, autour des arbres … : à chaque fois qu’il y a une place à prendre, immisçons-nous ! Même étroits, ces coins de nature sont une aubaine pour la biodiversité que nous devons ardemment préserver. Non seulement, ils font reculer l’artificialisation des sols en permettant une meilleure infiltration des eaux de pluie, mais en plus, ils sont un support pour la faune, pour les abeilles notamment. En définitive, la multiplication de ces espaces végétalisés participe au refroidissement de la ville.
La ville appartient aux habitant·e·s, il faut réinvestir les rues pour en faire de véritables espaces de convivialité, selon le principe du 50/50 : les habitant.e.s proposent et font, la collectivité finance et accompagne. Nous soutenons que la nature en ville est un facteur de lien social fort. Les habitant.e.s se retrouvent autour d’espace public dont ils vont devoir s’occuper ensemble. Cela ne peut que favoriser le lien social et faire naître les élans de solidarité.
Retrouvez notre tribune dans le numéro d’octobre 2020 du magazine Nantes Passion.