Nous écologistes ne sommes évidemment pas des ennemis du Grand port maritime. Au contraire.
Le transport maritime, et singulièrement le transport fluvial quand on parle de Cheviré, est un mode de transport que nous souhaitons voir se développer. Pour autant, soyons francs : notre collectivité joue le jeu, avec un niveau d’engagement qu’il faut souligner. Sans vision complète, ou en profondeur, de la stratégie portuaire, nous acceptons de participer à une très belle hauteur au financement des travaux prévus à Cheviré. Et à ce stade, le projet ne va pas assez loin. Nous souhaiterions que le port ose faire de Cheviré la « base logistique fluviale » au service de la métropole, c’est là un horizon que nous défendons.
Il est tout aussi clair que nous partageons avec nombre d’acteurs du territoire l’inquiétude sur le devenir du GPM. Rappelons-le : l’enjeu du GPM est de se sortir de sa dépendance aux énergies, et singulièrement aux énergies fossiles. C’est là un horizon incontournable, et il faut y travailler maintenant. Ce sera sans aucun doute une priorité – espérons-le – dans l’élaboration en cours du futur projet stratégique du GPM.
C’est d’ailleurs cette non-visibilité stratégique, ce manque de vision , qui nous conduit à nous opposer à l’aménagement du site du Carnet.
Le projet du Carnet ne remplit aucune des cases qu’il devrait naturellement remplir. Il impacte la biodiversité et repose la question de la protection globale de l’estuaire de la Loire. D’ailleurs, parce qu’il a bénéficié d’un principe dérogatoire dans le cadre des sites “clefs en main” du gouvernement, il va à l’encontre du droit de l’environnement sans qu’on ait pu être débattre, dans aucune instance. Ce projet ne prend pas en compte le risque inondation, et il se construirait sur une zone dont le risque de submersion marine est avéré. Et puis aucune alternative, qui aurait pu permettre d’éviter l’artificialisation du territoire qui est notre objectif, n’a été étudiée.