Aéroport Nantes Atlantique : pour de nouvelles restrictions horaires entre 22h-minuit et 6h-7h

Julie Laernoes – Vice Présidente Nantes Métropole – Conseil du 29 juin 2021

Le bruit est un enjeu environnemental et de santé publique qui concerne de nombreux habitant.e.s du territoire.

Les élu·e·s écologistes de Nantes métropole se sont souvent mobilisé·e·s sur ces questions, proposant notamment la réduction de la vitesse sur le périphérique ou encore des solutions techniques de réduction du bruit du broyeur à métaux sur Bouguenais, et bien sûr en militant pour l’interdiction des vols de nuit sur Nantes-Atlantique.

La mise en œuvre pour la première fois d’un plan de prévention du bruit de l’environnement concernant l’aéroport de Nantes Atlantique est à ce titre une excellente nouvelle, car l’objectif est de permettre évidemment de soulager les riverains concernés, et en même temps de participer à la réduction des gaz à effet de serre (GES) émis par notre territoire.

Le groupe écologiste et citoyen exprime ainsi son plein soutien aux communes riveraines et se joint aux différents positionnements exprimés par notre collectivité dans ce vœu, notamment aux demandes pressantes d’ajustement qui sont adressées à l’Etat.

Nous partageons l’avis défavorable sur le PPBE, qui appelle l’Etat à le retravailler. Les exigences posées par l’Etat ne sont pas assez volontaristes en termes de protection des populations riveraines. Comme il est spécifié dans ce vœu, le plan actuellement proposé ne peut être qu’un début, un texte de transition, qui devra être soumis à une clause de revoyure à mi-parcours.

Enfin, si ce PPBE est une étape intéressante, il ne pourra à lui seul répondre à la nécessaire réduction des GES du secteur aérien sur notre territoire. Nous savons que nous n’échapperons pas à un travail de fond collectif qui permettra, d’une part, d’anticiper la réduction de l’usage de l’avion en faisant transiter ses filières vers des métiers durables et, d’autre part, d’exiger que les avions restant soient moins polluants et bruyants.

S’agissant du droit de délaissement et du dispositif d’aide à la revente, ces deux dispositifs vont dans le bon sens. Mais ils doivent être amendés au regard des demandes des élus et associations, en ce qui concerne la durée de mise en œuvre, le périmètre, et les critères d’éligibilité jugés trop restrictifs.

A ce titre, on note que l’Aviation Civile retombe dans ses travers. Elle continue de recourir à des pratiques pour le moins douteuses consistant à détourner des chiffres dans le seul objectif de nourrir un objectif tranché :

Hier, la DGAC gonflait les chiffres et les nuisances pour légitimer le transfert à NDDL. Et ce malgré des études indépendantes qui ont démontré l’inverse. Et ce malgré les cartes de bruit réalisées par la Métropole elle-même, contestant également ces chiffres.

Aujourd’hui, la DGAC change son fusil d’épaule : elle minimise ses chiffres et les nuisances, afin de pouvoir justifier du développement capacitaire de l’aéroport, de limiter les conséquences du PPBE et les compensations pour les riverains, notamment financières (via le droit de délaissement et les actions d’insonorisation principalement).

Sur des sujets aussi impactants, aussi importants pour notre territoire et ses habitants, ce devrait être les chiffres qui définissent la stratégie, et non la stratégie qui fasse parler les chiffres.

A contrario, notre groupe se félicite du projet d’arrêté qui décrète la mise en place d’un « couvre-feu » en programmation entre minuit et six heures, tel que les 24 maires de la Métropole l’avaient eux-mêmes proposé dès février 2019, et tel que les écologistes l’ont toujours défendu.

En appelant aujourd’hui l’Etat à respecter ses engagements, à renforcer une écoute réelle des habitants et des acteurs, nous faisons ensemble un pas en avant considérable pour les populations riveraines mais aussi pour le climat. Nous soutenons en ce sens la demande formulée dans le vœu qui pousse pour de nouvelles restrictions horaires entre 22h-minuit et 6h-7h.