Les élu.e.s du groupe écologiste et citoyen de la métropole nantaise questionnent l’abattage des arbres de la Chaussée des Moines à Vertou dans le cadre du projet d’aménagement “Demain la Sèvre”.
Dix ans pour tout changer. Dix ans pour préparer notre territoire aux chocs à venir, aux canicules, au risque d’inondation… Dix ans pour assurer un territoire et donc une vie décente pour tou.te.s. Le défi est gigantesque. Vertigineux.
Le projet d’aménagement de la berge à Vertou a pour but de piétonniser la zone en agrandissant les quais. Un projet de villégiature pour les habitant.e.s qui s’inscrit aussi dans le prolongement du Voyage à Nantes. Sur ce site, 16 arbres sont menacés d’être abattus pour la réalisation des travaux. Six marronniers de 70 ans et dix chênes des marais de 30 ans qui retiennent les bords de Sèvre au niveau de la Chaussée des Moines.
Nous, élu.e.s, posons une question de bon sens : pourquoi les abattre ? Au moment de prendre cette décision, les multiples services rendus par l’arbre en matière de refroidissement, d’ancrage de la biodiversité, d’érosion des sols ou encore de captation de dioxyde et production d’oxygène, ont-ils été suffisamment considérés ? Pourquoi ce site, à destination touristique, se priverait de l’ombre et de la fraîcheur générées par ces précieux alliés?
Un abattage qui pose des questions de légalité
Alors que l’abattage a été annoncé pendant l’été (en ne respectant pas le délai de 2 mois qui prévaut), cette décision pose question en terme de légalité par rapport à l’article 350-3 du Code de l’environnement qui stipule que les allées d’arbres constituent un “(…) patrimoine culturel et une source d’aménités, en plus de leur rôle pour la préservation de la biodiversité et, à ce titre, font l’objet d’une protection spécifique (..) ». Les riverain.e.s ont donc déposé un recours et une audience au Tribunal administratif a lieu le 17 septembre prochain au motif du non respect de cet article du Code de l’environnement. Lire l’article 350-3 du Code de l’environnement.
Un processus de concertation biaisé
De plus, dans le cadre de la concertation publique, la mention de l’abattage de ces 16 arbres n’a jamais été abordée. Ce n’est qu’au coeur de l’été, courant août, que les riverain.e.s ont découvert par voie d’affichage les opérations d’abattage prévues début septembre. L’une des raisons avancées est le mauvais état de certaines arbres, mais aucun rapport phytosanitaire n’a été rendu public jusqu’à aujourd’hui.
Dimanche 6 septembre, ce sont plus de 250 personnes qui se sont rendues sur le site pour défendre ce patrimoine forestier et questionner ces décisions hâtives, contraires aux enjeux de notre temps. Une pétition a également récoltée plus de 5 000 signatures.
Signez la pétition en ligne « Sauvez nos arbres ».
Protéger notre patrimoine naturel, construire la ville avec lui plutôt que contre lui n’est pas une chimère, c’est la seule solution pour nous protéger nous-mêmes. C’est pourquoi, au vu de notre responsabilité à préparer notre territoire aux enjeux climatiques à venir, nous sommes prêt.e.s à nous investir, avec les élu.e.s de Vertou et en collaboration avec les services de Nantes métropole, pour travailler ensemble les alternatives qui existent et qui permettront d’offrir aux habitant.e.s un accès aux bords de Sèvre, à l’ombre de ces arbres précieux.