Pour un aménagement du quartier Bas-Chantenay qui relève l'enjeu de la transition écologique – Intervention de Pierre-Yves Le Brun


 
On s’abstiendra sur cette délibération concernant la ZAC Bas-Chantenay, ce qu’on veut retenir de ce projet c’est la manière avec laquelle on protège, dont on prend soin de l’identité et du patrimoine de ce quartier chargé d’histoire, chargé d’identité nantaise.
Avec ce projet urbain  :

  • le traitement des rives de Loire répond aux désirs des habitants, du monde maritime et nautique
  • on déploie des solutions alternatives à la voiture avec le développement notamment des navettes fluviales et le devenir de la gare de Chantenay en « pôle d’échange multimodal » : c’est une vraie avancée pour les écologistes qui portent cette proposition depuis des années (au moins 2014)
  • c’est aussi la création de nouveaux parcs
  • c’est 33 % de logements locatifs sociaux
  • mais c’est aussi le maintien de la fonction productive de la ville : artisanat, logistique, commerces de gros… au cœur de la ville, de manière visible et assumée  

Et puis il y a un certain nombre de points dans cet aménagement qui ne nous vont pas.

  • Vous connaissez notre opposition à l’Arbre aux Hérons. Donc en toute cohérence/logique on ne veut pas mettre d’argent public dans l’aménagement du parvis qui doit l’accueillir, tel qu’annoncé dans le programme des équipements publics.
  • Le devenir du bâtiment CAP nous interroge.
  • Nous avons également des réserves sur le Bois Hardy. J’entends que la concertation reprend. on repart à zéro et on parle même de coproduction ! C’est plutôt bon signe. Permettez nous de rester en vigilance sur ce sujet. Et Pourquoi passer la ZAC maintenant alors que la concertation n’est pas achevé ?

 
Pour autant, vous en conviendrez, cette ZAC ne serait se réduire à ces quelques sujets, certes emblématiques de la manière dont on fait la ville aujourd’hui.
Ce qui pose le plus problème c’est inscrit noir sur blanc (je cite)  « la fabrique de la ville par les usages et au regard des transitions énergétiques et écologiques». Mais concrètement quels engagements en matière de transition écologique ?on mentionne nul part un Bilan carbone ? Les Matériaux de construction ? L ‘Efficacité énergétique des bâtiments ? ou bien les objectifs de plantations  ?… même notre plan climat n’est pas cité dans le dossier de réalisation.
Il faut levé un mal entendu … le climat ce n’est pas un sujet parmi d’autre
c’est le grand sujet … c’est le prisme par lequel on doit passer toutes nos décisions , nos choix , nos politiques publiques,
c’est le sujet sur lequel on doit faire converger tous nos investissements
Parce qu’on ne peut plus faire comme si les enjeux d’adaptation n’existaient pas …
Cette injonction climatique c’est pas une posture , c’est un fait ! c’est modélise scientifiquement . Il faut agir maintenant pour éviter l’emballement.
Il y a une bonne nouvelle, c’est qu’on a plein d’idées , d’intelligence, d’outils, d’énergie sur notre métropole pour relever le défi et fabriquer la ville autrement.
Regardons de près ce qui se passe sur la rive voisine de Pirmil les îles .
Oui c’est nouveau, oui on ne sait pas encore faire à cette échelle mais on y va, on n’a pas le choix . Et c’est un beau défi qui nous ait lancé . On est obligé d’inventer des solutions écologiquement, économiquement et techniquement viables.
Non ce qui nous manque est ça c’est la mauvaise nouvelle c’est qu’il y a un défaut de volonté collective.
Pour mémoire il y a quelques mois nous votions ensemble un vœux qui déclare Nantes Métropole en état d’urgence climatique. oui, on est en état d’urgence climatique
Et protéger l’avenir ça s’écrit maintenant et ça s’inscrit maintenant au cœur de nos décisions.
Cette exigence il faut la poser au coeur de la fabrique de la ville, pas seulement par petits bouts ou « petits morceaux villes » si on peut dire ainsi.
Il faut traiter la ZAC de Chantenay avec la même audace et la même responsabilité avec laquelle nous dessinons à Pirmil les îles.
On ne peut pas avoir d’une rives à l’autre de la Loire une exigence différente sur cette question
Contre le changement climatique, le «en même temps » ne marche pas
Les responsables politiques de notre génération ne peuvent plus se permettre de perdre de temps sur ce sujet