Sauver les petites entreprises locales, éco-conditionner les aides publiques et relocaliser l’économie – Intervention de Mahel Coppey


Madame Le Maire, mes cher.e.s collègues,
 
Les mesures d’aide d’urgence aux entreprises que nous votons aujourd’hui sont importantes. Elles sont mêmes essentielles pour les entreprises nantaises. La priorité absolue, bien sûr c’est d’abord gérer l’urgence, et tenir le choc.
 
Parmi elles, je pense bien entendu aux entreprises de l’ESS qui doivent faire l’objet d’une attention particulière, parce qu’elles jouent un rôle essentiel en cette période de crise : dans la distribution alimentaire en circuit-court ; dans le relai quotidien auprès des personnes âgées et isolées ; dans l’organisation de l’aide alimentaire et de l’aide sociale ; entre autres mais aussi pour l’accès aux outils numériques pour les plus éloignés de la dématérialisation nécessaire dans cette période.
Ces organisations méritent un soutien spécifique et renforcé de la part de la collectivité.
 
L’urgence, c’est une chose. Et les mesures de la sortie de crise devront être bien plus ambitieuses. Car ce n’est pas d’une simple relance économique  dont nous avons besoin, mais bien d’une transformation de notre économie à Nantes et pour notre métropole.
 
Parce que cette crise révèle les secteurs économiques essentiels et rend visible des métiers, souvent féminins, à revaloriser. L’appui des collectivités sera nécessaire pour faire évoluer ces emplois en y associant les salariés.
 
Quels sont les secteurs économiques que nous voulons soutenir pour dessiner la sortie de crise ? Au niveau local aussi, nous devons nous poser ce genre de question.
Vous l’avez dit vous même Madame le maire dans une tribune dernièrement : il faut je cite « que les financements mobilisés dans le cadre de la sortie de crise soient socialement acceptables, fléchés vers des solutions vertes et que les investissements se concentrent dans des secteurs d’avenir respectueux du climat ».
Il nous faut  donc conditionner des aides publiques aux entreprises. Il sera bien sûr nécessaire de le faire collectivement pour définir les critères d’utilité sociale et écologique et cadrer le dispositif pour savoir qui aura, ou pas, accès à ces aides.
 
Alors osons, avant l’été, à Nantes, l’installation d’une « Fabrique de la Transition ». Un conseil mixte, à la nantaise comme on sait le faire, composé de collectivités, d’acteurs socio-économiques et de citoyens et citoyennes.
Pas seulement pour faire remonter des propositions sur « le monde d’après » au niveau national. Mais d’abord et surtout pour définir très concrètement les conditions de la reprise économique à notre niveau, localement.
 
Alors voila nous avons donc 3 horizons devant nous pour l’économie nantaise :
– Aujourd’hui, sauver les petites entreprises locales pour ne pas « tuer dans l’œuf » le monde de demain.
– Dès demain, éco-conditionner les aides publiques aux activités socialement justes et écologiquement responsables pour amorcer le changement
– Après-demain, relocaliser l’économie pour construire un territoire moins vulnérable aux chocs, et qui fait sa part pour le climat et la justice sociale.
Le chantier est immense et passionnant…
 
La bonne nouvelle c’est que pour le conduire nous pouvons compter sur les acteurs économiques nantais déjà engagés au quotidien pour conjuguer l’utilité sociale et les enjeux écologiques dans leur entreprise.
 
Je vous remercie.