4 millions de mal-logés en France et toujours des familles qui dorment à la rue à Nantes

La Fondation Abbé Pierre publiait le 2 février dernier son 27e rapport annuel sur l’état du mal-logement en France. Alors qu’Emmanuel Macron avait promis le 27 juillet 2017 qu’il ne voulait plus « avoir de femmes et d’hommes dans les rues, les bois ou perdus d’ici la fin de l’année », ce rapport nous alerte sur la précarisation croissante de la population. Les conséquences en sont chaque jour visibles à Nantes, alors que les alertes se multiplient à propos de familles sans logement.

A trois mois des élections présidentielles, le rapport dresse un bilan critique du quinquennat Macron. La Fondation dénonce les coupes budgétaires successives du gouvernement en matière de logement social et d’APL qui n’ont fait que fragiliser un modèle déjà délicat. Si le constat est important, elle appelle désormais à une mobilisation générale pour que l’Etat investisse massivement et que les collectivités locales réagissent en conséquence. 

« La ville a été à l’initiative de l’ouverture de nouvelles places d’hébergement d’urgence. Il y a d’abord eu l’Auberge de jeunesse, les 5 Ponts, puis Rue de Gigant et les locaux de l’ancien CREPS. Malgré ce volontarisme, cela ne suffit pas. Nantes est encore confrontée à trop de situations d’extrême précarité. Fait assez récent, nous avons de plus en plus d’alertes à propos de familles et d’enfants à la rue. Nous devons donc redoubler d’efforts pour répondre à ces situations intolérables mais aussi pour accompagner les personnes hébergées vers le logement social. »  

François Prochasson, Conseiller municipal en charge du droit au logement et du logement social

Nous travaillons à l’ouverture à Nantes d’un lieu de mise à l’abri inconditionnelle pour un accueil dans les situations d’urgence, le temps que les personnes soient réorientées vers des dispositifs d’hébergement de droit commun. Nous souhaitons également que l’État réinvestisse la politique du logement pour ouvrir davantage de places d’hébergement d’urgence et relancer la production et la rénovation de logements sociaux. 

Comme le fait la Fondation Abbé Pierre, nous continuerons de porter ce message au sein de nos institutions tant que des personnes dormiront à la rue. Un toit est un droit pour tout le monde, quelle que soit son histoire ou son origine.